Le mot du Président
» Dotée d’un tissu économique solide et adaptable, notre métropole bordelaise a su passer l’onde de choc 2020. «
Passée l’onde de choc de 2020, l’année 2021 s’annonçait pleine de promesses : plan de relance, vaccins, levée progressive des restrictions… la lueur au fond du tunnel semblait se rapprocher ! C’était sans compter la réplique et ses multiples variations. Cette année 2021 a soufflé le chaud et le froid, tiré peut-être parfois des conclusions un peu hâtives sur ce monde d’après qui misait sur une reprise rapide, un rythme plus intense, voire un peu trop.
Aussi, se référer aux chiffres lors de périodes incertaines est toujours un bon moyen pour objectiver une situation présente et envisager les scénarii et les options pour demain. En ce sens, l’Observatoire de l’Immobilier d’Entreprise Bordeaux Métropole est un outil de référence. Une association qui a fêté ses trente ans. Trente ans d’observation sans rupture au service des professionnels de l’immobilier et de l’aménagement. Trente ans d’accompagnement des petits et grands projets sur un territoire qui a opéré une mue extraordinaire et qui s’engage aujourd’hui dans le défi de la transition.
Et que disent ces chiffres de 2021 ? Ils disent que le marché résiste bien aux aléas, que le tissu économique est solide et capable de s’adapter aux nouvelles exigences du monde du travail. En effet, le volume de transactions de 317 000 m² en locaux d’activités et entrepôts est en belle progression. Il s’explique par la reprise industrielle et une relocalisation de la production, et ce malgré un manque d’offres immobilières important. Les bureaux, en 2021, avec 127 000 m² de volume de transactions, connaissent une reprise en pente douce. La généralisation du télétravail et les interrogations qu’il induit donnent aussi aux entreprises l’occasion de réviser leur modèle de management et leur organisation fonctionnelle. Cela a pour effet de ralentir quelque peu les prises de décision.
La période a été également propice à la création d’entreprises et au développement des PME. En effet, à volume égal, le nombre de transactions a plutôt fortement progressé : +22 % en locaux d’activités, +12 % en bureaux. Pour l’investissement, c’est une année record. Bordeaux se hisse sur la deuxième marche du podium en région. Cette place atteste de la solidité de ce marché et de la confiance des investisseurs. Autre indicateur d’un marché résistant aux aléas, les prix se sont stabilisés dans un moment où ils auraient tout aussi bien pu se contracter. En revanche, les incertitudes du moment, associées à la dynamique de grands projets autour de l’OIN Euratlantique, ont sans doute eu pour effet de concentrer le marché sur Bordeaux.
Côté offre, la tendance est plutôt à la baisse même si dans les prochains mois de nouveaux programmes neufs viendront l’enrichir. Les projets sont toujours très nombreux au centre comme en périphérie. Chaque secteur bénéficie de ses propres atouts, et correspond aux attentes des entreprises et salariés. Nos analyses permettent d’apporter un éclairage pour moduler l’offre.
Si les indicateurs sont au vert, la prudence reste de mise. En 2022, il faudra ouvrir nos horizons, observer au-delà de la métropole et penser coopérations. Dans cette période où de nombreux questionnements se font jour, l’observatoire reste un outil pour la Métropole, les acteurs de l’immobilier et les entreprises pour regarder sereinement l’avenir.
Valery Carron
Président de l’OIEB